Chronique marrane, Ethiopie 2007

La quasi totalité des Juifs d'Ethiopie qui se désignaient comme "Beta Israël" (maison d'Israël en amharique) mais connus sous le nom de "Falachas" (exilés, étrangers), ont immigré en Israël à partir des années 1980. De nombreuses familles issues des "Beta Israël" mais converties par obligation au Christianisme depuis des générations, voire des siècles, demandent à immigrer en Israël pour retrouver la terre sainte et leurs familles précédemment immigrées.
Leur conversion avait eu pour but d'échapper à la stigmatisation religieuse et sociale liée à leur refus d'accepter la messianité de Jésus ; ils furent voués par un édit impérial du 15ème siècle à être des paysans sans terre et ils se spécialisèrent alors dans l'artisanat et devinrent forgerons, potiers pour compléter leurs revenus. Or, le forgeron et le potier étaient suspects de sorcellerie puisqu'ils pouvaient transformer la matière et maîtrisaient le feu ; on les accusait d'avoir le mauvais oeil, de se transformer en hyène la nuit et de dévorer les gens. En cas de malheur, on se vengeait sur eux, quitte à les tuer. Pour échapper à cette stigmatisation, nombre de Beta Israël aujourd'hui désignés sous le nom de Falach Muras ou sous d'autres dénominations tels les Beta Avraham (séparés plus anciennement encore des Beta Israël) se convertirent au Christianisme.
Ces personnes se retrouvent à Addis Abeba, sans possibilité de retour dans leurs villages, où ils possèdaient des terres, du bétail..., travaillaient comme artisans (forgerons, potiers...). Ils pensaient ne rester que quelques mois en ville.
Grâce à leurs témoignages, le film relate leurs dures conditions de vie, leur attente d'une immigration qui tarde à venir, leurs espoirs déçus et leurs rapports avec l'organisation NACOEJ (North American Conference for Ethiopian Jews), sur des scènes de vie quotidienne (cérémonie du café, travaux d'artisanat).