© CNRS Images - 2010

Numéro de notice

2263

Rats, pirates des îles (Les)

Au coeur d'un ambitieux programme de recherche sur différentes îles du globe, des chercheurs tentent de comprendre les secrets de l'incroyable expansion planétaire du rat noir Rattus rattus. Ils étudient les menaces que fait peser ce petit rongeur sur 80% des îles de la planète. En effet, cet animal transforme profondément ces écosystèmes fragiles, non préparés à l'arrivée d'un tel envahisseur et entraîne d'autres espèces vers l'extinction.
Trois années durant, cinq équipes scientifiques françaises, rassemblées sous la direction de Franck Courchamp, chercheur au CNRS se sont réunies pour former le programme ALIENS et mener une enquête autour du monde. Les îles françaises de métropole et d'outre-mer, réparties sur tous les océans de la Planète, constituent le terrain d'investigation idéal.

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LES RATS, PIRATES DES ILES

« Imaginez une espèce colonisant les îles de la Planète entière.
Une espèce prolifique et incroyablement inventive.
Imaginez une espèce capable de transformer fortement et durablement les
écosystèmes ou d'entraîner d'autres espèces vers l'extinction.
Imaginez enfin que cette espèce ne soit pas l'homme mais un petit rongeur.
Vous entrez alors dans le monde des îles, un monde merveilleux mais inaccessible, mystérieux mais menacé, tombé par la ruse et la force sous la coupe d'intrépides pirates de 200 grammes ... les rats. »

GENERIQUE:« Les rats, pirates des îles»

L'histoire de cet animal a débuté au coeur du sous-continent indien, il y a fort longtemps.

Estampe japonaise.
Ce petit mammifère répond au doux nom scientifique de Rattus rattus. C'est un rongeur que la proximité de l'homme n'effraie pas.

Buffon Bosch
Quittant son Asie natale et ses forêts originelles, le rat commence une extraordinaire épopée. À la manière d'un conte, les rats vont accompagner l'homme à travers le monde et l'histoire. Rat des bois puis rat des champs, il devient bientôt rat des villes.

Rat+liseron, gravure, St Thomas
Il va suivre l'homme et ses victuailles jusqu'au coeur des cités. Les caves et les égouts deviennent un royaume où il se multiplie. Agile, débrouillard et prolifique, il n'en faut pas plus pour qu'il crée une véritable société parallèle.
En filigrane de l'histoire de l'homme, se dessine celle non moins fabuleuse du rat.
Mais ce conte va bientôt tourner à la catastrophe lorsque le rat des villes va se faire rat des mer.

St Thomas
Montant à bord des navires, les rats quittent alors les continents pour un incroyable voyage.
Car même si l'homme ne l'admet pas toujours, le rat fut son plus fidèle compagnon d'exploration, posant, grâce à lui, pattes sur les îles les plus lointaines.
Ainsi commença une des plus fameuse histoire de piraterie. Les îles, les unes après les autres voient arriver les rats sur leurs rivages. Au final, 8o% des îles autour du monde sont colonisés, annexées au plus vaste empire animal jamais créé. L'empire des rats.
Hélas l'arrivée des rats, malgré leur petite taille, ne passe pas inaperçue. Les écosystèmes des îles dans lesquelles ces rats vont débarquer sont rarement adaptés à leur arrivée. Les espèces locales, qui ont évolué à l'écart de ces « envahisseurs », ne possèdent souvent aucune stratégie de défense ou de fuite leur permettant de résister.
Si elles ne parviennent pas à s'adapter, elles en deviennent alors les victimes. Certaines espèces peuvent même disparaître en quelques années seulement.
Dans certaines îles, la situation est devenue suffisamment préoccupante pour que des chercheurs s'emparent de ce problème.

Pour ce programme, Franck a réuni les meilleurs spécialistes français de la question. Objectif: percer les secrets de l'incroyable réussite écologique des
rats et mesurer l'étendue et la variété de leurs impacts sur la biodiversité des îles.
Franck jouera les chefs d'orchestre entre les différentes équipes et fera la synthèse progressive des résultats obtenus.
Un jeu de piste planétaire en quelques sortes pour les chercheurs, à la mesure des problèmes générés par l'introduction des rats sur quatre-cinquièmes des
îles du globe.
De nombreuses îles réparties sur divers océans vont constituer le terrain d'investigation idéal. Europa au large de Madagascar, Niau en Polynésie, Bagaud en Méditerranée, l'île de la Possession dans l'archipel Crozet, Cézembre en Bretagne et bien d'autres encore. Les données seront étudiées au Muséum d'Histoire Naturelle, à l'INRA, dans les universités ainsi qu'au CNRS.

SEQUENCE EUROPA
Véritable paradis sauvage entre Madagascar et l'Afrique, l'île Europa va être la première île à retenir l'attention des scientifiques.
Sur ce petit joyau corallien de 30km2, plus d'1 million d'oiseaux marms viennent s'y reproduire. Les grandes forêts d'euphorbes vivent au rythme des immenses colonies de frégates et de fous. Un peu plus loin, nichant à même le sol, on retrouve par milliers les élégants paille en queue.
Les plages de l'île sont également un sanctuaire unique pour les grandes tortues vertes qui viennent, chaque nuit, y pondre en grand nombre.

Malgré le climat aride et son extrême isolement l'île d'Europa résonne d'une vie précieuse et bouillonnante. Un véritable refuge inaccessible au reste du
monde. Inaccessible ? Pas tout à fait. Le rat noir y prospère en grand nombre, mettant en péril le fragile équilibre naturel. Quelles relations existe-il entre les rats et
les grandes colonies d'oiseaux marin? Comment l'arrivée des rats modifie les équilibres naturels?
Voilà de quoi occuper Lise Ruffino et James Russel pour les 2 mois de leur séjour sur l'île, complètement coupés du monde.

Voix de Lise qui explique le but de la mission.
Commentaire
«Le mode de vie du Paille en queue illustre bien la « naïveté » des espèces qui ont évolué loin de toute prédation et
ne savent donc pas faire face à l'arrivée d'espèces introduites. Installé à même le sol, le nid sans protection, constitue une proie facile et bien tentante pour les
rongeurs. Les allers et venues d'un de ces rats n'inquiètent même pas cette femelle installée à veiller son poussin » .

Pour les biologistes, le rat est un animal fascinant !
Il présente ce que les scientifiques appellent, une grande « plasticité écologique », c'est-à-dire la capacité à s'adapter à des écosystèmes extrêmement variés, à exploiter des ressources alimentaires multiples, et à prospérer même là où on ne l'attend pas.
Décrypter les mécanismes de cette plasticité va constituer la clé pour évaluer l'étendue des effets du rat sur la biodiversité des îles.

«Lise et James ont décidé de suivre un maximum de couple de paille en queue tout au long de leur saison de reproduction. L'objectif principal; évaluer l'impact de la prédation par les rats sur cette espèce très vulnérable.

Un diagnostic minutieux est réalisé à chaque nid. Mensuration, pesée, baguage des individus, prélèvements sanguins et surtout évaluation du succès
de reproduction vont être conduits dans toute la gamme d'habitats fréquentés par ces oiseaux pour se reproduire.
Avec une infinie patience et sous un soleil de plomb, Lise et James parcourent l'île en quête de réponses.
Les nids sont suivis et les indices récoltés un à un. Chaque observation permet de mettre un peu plus en évidence les impacts funestes de ce pirate fraîchement débarqué. Les poussins de fous et de frégates mieux protégés et surtout plus gros, sont rapidement des proies inaccessibles pour le rat.

Mais le rat a d'autres ressources. Opportuniste et téméraire, il sait toujours tirer le meilleur parti de chaque situation. Plantes, graines, insectes, crustacés,
rien ne lui résiste, et sur Europa où les prédateurs sont absents, le rat pousse l'audace jusqu'à agir en plein jour, devant les yeux ébahis des scientifiques.
Pour Lise et James, le constat est préoccupant. Malgré sa petite taille, le rat semble bien capable de bouleverser l'équilibre de l'île et de mettre en péril l'avenir de certaines espèces.
Pour déterminer avec précision le régime alimentaire des rats sur Europa et compléter le diagnostic, des investigations plus poussées sont nécessaires.
Pour ce faire, Lise et James mettent donc sur pieds une vaste campagne de piégeage des rats à travers l'île. L'estomac de chaque rat capturé révèlera un petit peu de son régime alimentaire, comme une photo instantanée du dernier repas de l'animal. Les crottes et les tissus seront également conservés précieusement.
Les rats d'Europa peuvent-ils vraiment menacer des populations d'oiseaux aussi abondantes?
Les échantillons récoltés rentreront dans quelques jours avec les chercheurs en métropole pour faire l'objet d'analyses détaillées au laboratoire. Ils permettront d'y voir plus clair sur le comportement alimentaire des rongeurs et l'importance de leur prédation sur les oiseaux marins » .

SEQ NIAU
Pendant ce temps, à 15.000 km de là, dans un autre Océan, une seconde équipe, conduite par Michel Pascal de l'INRA de Rennes, a quant à elle mis le
cap sur une île tout aussi exotique et encore plus isolée : l'île de Niau, dans l'archipel des Tuamotu.
Si Michel est venu jusqu'à cet atoll ignoré du monde, accompagné de Diane, étudiante en thèse au CNRS, c'est dans un but bien précis.
En effet, cette île héberge un véritable trésor biologique : la dernière population encore vivante d'un petit oiseau endémique, le Martin-Chasseur de Niau, appelé localement Koteuteu. Cet oiseau, dont il ne reste plus que 120 individus au monde, est maintenant considéré comme en danger critique d'extinction. La situation est donc nettement plus
sévère que celle rencontrée à Europa.
Michel et Diane sont donc ici à l'invitation d'Anne Gouni, qui représente deux ONG locales (la SOP-Manou et la CRIP-FA'A'API) extrêmement impliquées dans la sauvegarde de cette espèce endémique. Sa crainte : que les rats introduits sur l'île de Niau menacent à court terme la survie du Martin-Chasseur, à la fois comme prédateurs, mais aussi comme compétiteurs alimentaires. En effet, le Martin-Chasseur qui se nourrit de petits reptiles et de gros insectes, pourrait bien se voir privé de ces ressources si jamais les rats, très abondants sur cette île, les utilisaient également. ...

Première étape pour Diane et Michel: dresser l'inventaire des ressources animales et végétales présentes dans les différents écosystèmes de l'île et qui pourraient être consommées par les rats. Un échantillon de chaque ressource va être prélevé et soigneusement archivé pour constituer la collection de référence. Cette collection servira ensuite de base pour analyser au laboratoire le régime alimentaire des rongeurs. Les rats étant omnivores, c'est plusieurs centaines d'échantillons variés qui doivent être collectés.
Plantes, petits reptiles, insectes, tout doit être inventorié avec soin.
Et pour compléter leur récolte, Michel et Diane vont déployer un drôle de réseau de pièges, constitués de bassines jaunes, très attractives pour les insectes, de pot enterrés remplis de liquide de refroidissement. La recherche de terrain est ainsi faite de milles d'astuces, d'ingéniosité, d'un passionnant apprentissage de toutes sortes d'outils qui permettent de répondre aux questions du moment. Chaque pièce du puzzle est un petit casse-tête. Mais ces questionnements ouvrent aussi la plus belle des salles de classe, la nature et son extraordinaire diversité.

Le temps manque toujours au cours des missions et les journées se rallongent inexorablement. Pourtant, grâce à l'accueil généreux de Tétai et des autres habitants de l'île,
tout semble plus facile .... Au petit matin, il est temps de vérifier le succès des pièges posés la veille.

Même s'il n'est jamais plaisant de devoir prélever des animaux, Michel et Diane savent que chaque rat porte en lui un peu de la réponse qu'ils
recherchent. Michel Pascal parcourt depuis plus de 30 ans toutes les îles du monde sur la piste des rats. Mieux que quiconque il est en mesure d'évaluer la menace du
rongeur sur le koteuteu et de trouver une parade adaptée à l'espèce. Entre histoires naturalistes et récits d'aventures, c'est pour Diane une aide précieuse et une formidable source d'inspiration.
Transportant dans leurs bagages tout ce qu'il faut pour conserver les échantillons, Michel et Diane profitent des heures les plus chaudes de la journée pour trier, étiqueter, et compiler toutes les informations collectées jour après jour.
L'intérêt des habitants de l'île pour sauver le koteuteu ( « Kotéoutéou ») est palpable et c'est maintenant au tour des enfants de l'île de venir écouter ce
curieux chercheur à la barbe blanche. Profitant de l'occasion, scientifiques, enfants et parents se retrouvent sur les chemins d'une Ecole à ciel ouvert pour quelques exercices pratiques.
Les rires et la curiosité sont au rendez-vous et les échanges sont riches entre scientifiques de passage et habitants de l'île. Ces instants de partage sont extrêmement précieux pour sensibiliser et informer la population. Pour les enfants c'est aussi l'occasion de devenir des petits gardiens de la biodiversité. Et pourquoi pas, demain, de futurs
chercheurs ?

SEQ MUSEUM
Loin des missions exotiques, le travail que réalise Benoît Pisanu et l'équipe de J-L Chapuis est de la toute première importance.
Dans le laboratoire d'inventaire et de suivi de la biodiversité au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris, les échantillons arrivent du bout du monde pour
être analysés et révéler certains des secrets des rats. Un travail méticuleux et précis à l'extrême pour Benoit. Sa mission dans ce programme: faire parler les
indices récoltés sur le terrain, en d'autres termes, identifier les plus infimes fragments contenus dans les tubes digestifs et les estomacs des rats.
Pour cela, les éléments les plus caractéristiques du régime alimentaire sont photographiés puis comparés à une collection de référence constituée grâce à
la multitude d'échantillons animaux ou végétaux prélevés par les équipes sur le terrain. Montés sous lames minces de microscopes, ces éléments permettront
reconstituer patiemment l'alimentation des rongeurs et donc les ressources dont ils dépendent.
Des milliers d'échantillons sont ainsi examinés, décortiqués puis archivés. Le travail de Benoît dévoile rapidement un résultat-clé: il n'existe pas de régime alimentaire « standard » des rats. Sur certaines îles, les rongeurs s'alimentent principalement d'invertébrés, sur d'autres de plantes ; sur d'autres encore, ce sont les oiseaux qui constituent la base de leur alimentation. Parfois, la situation se complexifie et toutes les ressources apparaissent mélangées dans le même échantillon.
Une espèce qui change son alimentation du tout ou tout en fonction des sites où elle se trouve : voilà qui n'est pas courant dans le règne animal mais qui peut constituer un sacré avantage pour s'adapter aux nouveaux environnements que l'on colonise. Est-ce alors à dire que pour un rat, toutes les ressources se valent? Que se passe-t-il quand certaines ressources sont plus intéressantes que d'autres, ou quand la famine menace ?

SEQ BAGAUD
De retour d'Europa, Lise Ruffino est à nouveau au travail sur le terrain. Cette fois-ci, c'est sur la petite île Méditerranéenne de Bagaud que Lise compte
percer un peu plus encore le mystère entourant la réussite planétaire des rats.
Pour cette opération délicate, Lise est aidée d'une assistante. L'utilisation de dispositifs de haute technologie va compléter les investigations habituelles. De
minuscules puces électroniques insérées sous la peau ou encore des mini-émetteurs VHF portés en collier vont agir comme de véritables mouchards
miniatures permettant ensuite de suivre les rongeurs à la trace.

ITW de Lise :
Le partage des ressources entre les différents individus d'une population animale est une question cruciale en écologie. Ça l'est encore plus pour des
espèces étrangères condamnées à vivre sur des territoires exigus, aux ressources alimentaires limitées et auxquelles elles ne sont pas forcément adaptées au départ.
En Méditerranée, c'est la saison estivale qui est la plus difficile pour les animaux. Des semaines voire des mois sans la moindre goutte de pluie, une
chaleur accablante : la nature fonctionne au ralenti.
Cependant, en certains points de l'île de Bagaud, une étrange plante rampante a fait son apparition. Elle va offrir une situation expérimentale exceptionnelle pour notre jeune scientifique ...
Originaire d'Afrique du Sud, la «griffe de Sorcière» que les scientifiques appellent « Carpobrotus » est également une espèce invasive. Ce qui intéresse Lise, c'est que cette plante, à contre-courant de la flore locale, va produire au coeur de l'été, de nombreux fruits appétissants, riches en eau et en sucre alors que tout autour, la famine menace. Comment la merveilleuse plasticité écologique des rats va s'exprimer dans ce type de situation et quelles solutions vont-elles être trouvées pour survivre à la mauvaise saison?
Pour le savoir, il faut attendre que la nuit survienne. Etudier un animal en détail, c'est aussi pour les chercheurs devoir adopter son rythme de vie, fût-il inversé.... Equipée d'un récepteur et d'une antenne, Lise va ainsi pouvoir suivre en continu les moindres faits et gestes des rats qu'elle a équipés, lorsque ces animaux nocturnes seront vraiment actifs. Nuit après nuit, point d'observation après point d'observation, Lise reconstitue méticuleusement les déplacements des rats à la recherche de leur pitance. Le travail ne s'arrête qu'au petit jour, mais la moisson d'informations est importante et les résultats. . . surprenants !
Alors que Lise s'attendait logiquement à ce que les rats, affamés et assoiffés, se ruent en nombre sur les fruits des griffes de sorcières, seuls quelques-uns sont
pris en flagrant délit de gourmandise, délaissant les ressources locales pour goûter aux roboratives spécialités sud-africaines.
En fait, Lise vient de découvrir, que seuls quelques rats, plus gros, plus agressifs ou plus malins que les autres, défendent jalousement pour leur
propre compte, les secteurs de l'île où la nourriture est encore abondante.
Leurs congénères seront stoppés à quelques mètres seulement de la ressource providentielle et devront se contenter de repas bien plus frugaux.
Donc, si les rats font effectivement preuve de plasticité écologique, comme l'analyse des régimes alimentaires l'avait montré, tous les individus d'une île ne sont pas en fait sur un pied d'égalité. Quelques rats qui parviennent à accaparer les meilleures ressources vont très vite présenter des avantages sélectifs sur les autres. Mieux nourris, ils grossissent mieux, pèsent plus lourd, se reproduisent plus vite et vivent plus longtemps. La formidable réussite collective des rats repose donc avant tout sur le succès de quelques individus et une lutte acharnée pour la survie.

SEQ Congrès NZ - ile Surprise
Franck présente le sauvetage de l'île Surprise en NC. Les rats ont pu y être éradiqués avant de causer trop de catastrophe. La vie sauvage reprend ses droits.

CONCLUSION
Depuis qu'elle est apparue sur terre il y a plus de 3 milliards d'années, la vie n'a eu de cesse d'inventer, de créer, de surprendre. C'est le lent, inéluctable et merveilleux fourmillement la vie qu'on appelle la biodiversité.
Du haut de ses tours de verre, l'homme en oublie trop souvent qu'il n'est qu'un maillon de celle-ci ; dont il dépend à chaque instant pour sa survie et son confort. Quels que soient les progrès à venir, l'homme a besoin de la biodiversité pour se nourrir, pour les matériaux qu'elle lui procure, pour les services que lui rendent les écosystèmes comme la purification des eaux, la régulation du climat, la fertilité des sols ou simplement pour sa valeur intrinsèque, culturelle et sociale.
Les îles de la Planète, parce qu'elles ont évolué en marge des continents, ont été le théâtre de processus évolutifs uniques. Ceux -ci ont donné naissance à
une biodiversité à nulle autre pareille. Mais cet isolement a aussi rendu ces espèces démunies face à tout changement imprévu, comme l'arrivée d'un intrus.

Les espèces invasives sont aujourd'hui la seconde cause de disparition de la biodiversité sur terre après la destruction des habitats. Le rat, qui a lié son sort à celui de l'homme, en est un des exemples les plus frappants. La formidable réussite de ce rongeur nous renvoie aussi celle de notre espèce. Elle nous renvoie aussi à nos propres responsabilités.
Un évènement aussi anodin que l'introduction d'un rongeur de 200 gr sur une île peut ainsi bouleverser tout un écosystème et amener à la disparition d'espèces uniques. Par des gestes tout aussi simples, chacun a le pouvoir de contribuer à sauvegarder la biodiversité.
Réparer les erreurs du passé et restaurer une nature dégradée par l'homme est une tache bien plus complexe, plus coûteuse et encore hasardeuse.


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